[DÉCLARATION] Pas de frontières dans la lutte des travailleurs ! Levons-nous contre l’exploitation et l’oppression !Brisons les chaînes du néolibéralisme!

*traduit par IA

Défendons la dignité des travailleurs migrants!

Alliance Internationale des Migrants

1er mai 2025

En ce 1er mai, les peuples travailleurs du monde entier doivent se lever dans une solidarité inébranlable pour dénoncer l’aggravation de la crise économique qui continue d’impacter la vie de millions de travailleurs migrants à travers le monde. Dans le Sud global, les travailleurs migrants subissent de plein fouet cette crise. L’exploitation de la main-d'œuvre migrante par les multinationales et les gouvernements s’est aggravée dans l’ordre économique mondial actuel, avec des conditions de travail de plus en plus précaires : emploi instable, lieux de travail dangereux, absence de protection sociale et menace constante de déportation.

En Afrique, en Amérique latine et en Asie, la main-d'œuvre migrante est devenue un pilier essentiel de l’économie. En 2020, les envois de fonds des travailleurs migrants représentaient environ 3,5 % du PIB africain, une bouée de sauvetage cruciale pour les familles et les communautés. En Amérique latine, les travailleurs migrants contribuent à plus de 5 % du PIB de la région, mais font face à des défis croissants, dont l’exploitation et le manque de protections du travail. En Asie, les migrants, notamment originaires du Bangladesh, du Népal, des Philippines et d’Indonésie, sont parmi les plus exploités.

En 2022, les travailleurs migrants népalais dans les États du Golfe ont envoyé 8 milliards de dollars chez eux, mais leurs droits sont systématiquement violés, et des milliers meurent chaque année dans des conditions de travail dangereuses. Les Philippines demeurent l’un des plus grands exportateurs de main-d'œuvre au monde, avec plus de 10 millions de Philippins travaillant à l’étranger. Malgré leurs envois de fonds, ils subissent des bas salaires, de mauvaises conditions de travail et des abus systémiques. De même, l’Indonésie, avec plus de 9 millions de citoyens travaillant à l’étranger — principalement dans le travail domestique, les plantations et la construction — a institutionnalisé l’exportation de main-d'œuvre comme politique d’État, via l’Agence Nationale pour le Placement et la Protection des Travailleurs Migrants Indonésiens (BNP2TKI). Pourtant, les travailleurs migrants indonésiens subissent une exploitation généralisée : vol de salaires, violences, traite d’êtres humains et statut légal précaire, tandis que le gouvernement privilégie les revenus des envois de fonds à la protection réelle des travailleurs. L’économie fragile du Bangladesh repose sur les envois de fonds des migrants. Mais dans une perspective néo-capitaliste, aucune statistique ne recense combien de migrants restent à l’étranger ou reviennent chaque année — preuve de la négligence de ce secteur.

Les migrants sont pris au piège des guerres et des conflits alimentés par les puissances impérialistes. Des guerres au Moyen-Orient et en Afrique aux ravages causés par les interventions américaines en Afghanistan, en Syrie ou en Irak, des millions de migrants sont déplacés par la violence et l’instabilité générées par les impérialistes. Contraints de fuir, les travailleurs migrants sont ensuite exploités dans les pays qui tirent profit de leur main-d'œuvre.

La flexibilisation du travail, en particulier pour les migrants, a aggravé leur exploitation, tandis que la répression fasciste et l’abandon total des gouvernements des États-Unis comme des pays d’origine les enferment dans des conditions de détention violentes, sans aucune protection. Au Canada, les migrants — en particulier les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants internationaux et les personnes sans papiers — sont accusés de tous les maux : pertes d’emplois, crise du logement, hausse du coût de la vie. Malgré les discours sur leur protection, de nouvelles restrictions migratoires rendent plus difficile d’échapper aux abus ou d’obtenir un statut permanent. Près d’un million de migrants pourraient être exclus d’ici 2026.

Les femmes et les jeunes migrants sont à la croisée de l’exploitation économique et de la discrimination de genre. Les femmes migrantes, surtout du Sud global, sont surreprésentées dans le travail domestique, l’agriculture et l’industrie textile. Elles subissent de longues heures de travail, violences et harcèlement, avec peu ou pas de protection légale. Les jeunes migrants sont relégués à des emplois précaires, dangereux et non qualifiés, souvent sans accès à l’éducation ni aux services sociaux.

La montée de la xénophobie, du racisme et de la rhétorique anti-migrants n’est pas une réaction spontanée, mais une stratégie délibérée conçue par les gouvernements fascistes et les puissances impérialistes pour justifier la répression et le contrôle. Aux États-Unis, le régime Trump a attisé la haine et la peur, menant une campagne brutale de déportations, de criminalisation et de violence d’État contre les communautés migrantes. L’ICE (Immigration and Customs Enforcement) est devenu un instrument de terreur, ciblant les plus vulnérables et renforçant un système d’oppression raciale et de classe.

Aujourd’hui, les travailleurs migrants font face à une répression et une exploitation accrues dans un contexte de crises mondiales profondes. On assiste à des détentions massives, à la déportation de dizaines de milliers de migrants, et à la révocation du statut d’asile ou de liberté conditionnelle pour plus de 900 000 personnes venant de Cuba, d’Haïti, du Venezuela, et d’ailleurs. Les salaires impayés, les vols de salaires sont monnaie courante, et ceux qui s’organisent en syndicats ou s’engagent politiquement — comme ceux qui soutiennent la libération de la Palestine — subissent une répression brutale, à l’instar de Lelo de Familias Unidas por la Justicia (FUJ).

Ces conditions sont liées aux crises économiques et politiques de l’impérialisme, où nos pays ont été soumis aux accords de libre-échange dominés par les États-Unis et aux diktats d’institutions comme le FMI, poussant des millions de personnes à migrer pour survivre. Pendant ce temps, la montée du fascisme et de l’extrême droite dans le monde désigne les migrants comme boucs émissaires des échecs des politiques néolibérales, mettant encore plus en danger nos communautés. Tout cela se produit alors que les États-Unis poursuivent leurs guerres impérialistes, soutenant notamment les attaques brutales d’Israël sioniste contre le peuple palestinien, alimentant ainsi les rivalités inter-impérialistes, l’instabilité et la souffrance mondiales.

Nous vivons désormais dans un monde où les gouvernements instrumentalisent le racisme et la xénophobie pour diviser la classe ouvrière. Les politiques des gouvernements fascistes en Europe et dans les Amériques ne servent que les intérêts du capitalisme mondial, tandis que les travailleurs migrants — en particulier les femmes et les jeunes — subissent les formes d’exploitation et de discrimination les plus violentes.

L’Alliance Internationale des Migrants appelle tous les travailleurs migrants, tous les peuples opprimés, à construire un front commun contre ces injustices. Nous devons nous unir au-delà des frontières, des races et des genres, pour affronter les systèmes oppressifs qui nous asservissent. C’est par notre force collective, notre détermination inébranlable, que nous résisterons à l’exploitation. Nous devons exiger la fin de la déshumanisation des travailleurs migrants, la reconnaissance de leur contribution, et la protection de leurs droits.

Ensemble, nous nous lèverons contre le racisme, la xénophobie, le militarisme et l’exploitation de notre travail.

Ensemble, nous lutterons pour un monde où les droits des travailleurs migrants seront respectés — où ils ne seront plus les cibles des frontières militarisées, mais célébrés comme membres essentiels de la classe ouvrière mondiale.

Alliance Internationale des Migrants

1er mai 2025

Previous
Previous

[ARTICLE] LES MIGRANTS RÉSISTENT!

Next
Next

[DÉCLARATION] Justice pour les Victimes de la Tragédie du Festival du Jour de Lapu-Lapu